un malaise au figuré comme au propre - Libre

Un malaise au figuré comme au propre

Janvier était déjà bien entamé. Les fêtes de fin d'année étaient désormais bien loin, bien que l'on avait encore l'hypocrisie de souhaiter une bonne année et tout le tralala des vœux de bonheur et de réussite aux connaissances à qui on ne les avait pas encore débités, lorsqu'on les croisait ou qu'on les avait au téléphone pour X raison. Tu donnais plus ou moins le change, lorsque la chose devait se faire, mais l'on voyait bien à ta gueule que ça t'emmerdait. Rares étaient les personnes à qui tu avais souhaiter de bonnes fêtes avec cœur - Leo, tes parents, les membres de ta famille avec qui tu avais encore quelques liens, qu'ils soient à Hawaï ou ailleurs dans le monde, en tournée avec les Knie ou un autre cirque.
Mais avec l'approche de la fin du mois - on en était à la mi-janvier, donc autant dire que la fin du mois était aussi proche que son début! -, cette hypocrisie dû à la naissance d'un hypothétique apôtre d'un Dieu occidental s'estompait de plus en plus. Et l'on avait beau être lundi, tu t'étais tout de même décidé pour te rendre au Lux pour boire un verre. Tu étais tout de même passé par ton appartement pour partager le dernier repas de la journée avec Leo - vous ne vous étiez pas vus de la journée, donc autant profiter d'un moment tous les deux -, avant de te rendre au club, bien que tu n'avais pas l'intention d'y faire la bringue toute la nuit. (Il fut un temps où tu l'aurais fait mais, avec une nouvelle journée de boulot qui t'attendait le lendemain et le même lit qui t'attendait tous les soirs, tu avais réussi à lever le pied sur les beuveries quotidiennes qui n'en finissent jamais et qui ne finissaient pas toujours en une simple beuverie.)

Tu en étais à siroter ta bière, accoudé au bar, écoutant distraitement la co-gérante s'égosiller dans son micro - elle aurait pu faire la peau de ce dernier qu'elle l'aurait sans doute aucun fait, s'il ne lui avait pas permis de sortir toute la rage qu'il semblait y avoir dans ses tripes -, lorsqu'un cri se fit retentir, stoppant ainsi net la musique et te faisant relever le nez de ta chope. Tu suivis Kenna des yeux, l'observer discuter avec un barman et réclamé un verre d'eau. “Hey! Que tu apostrophes l'un des garçons, derrière le bar, tout en posant ta bière. Un verre d'eau, tu veux!? Que tu lui demandes. Dépêche!” Que tu insistes, voyant que ce pupule, ce crétin, semblait avoir deux mains gauches tout en étant droitier. Tu lui arraches presque le verre des mains, lorsqu'il te le tend enfin, tout en lui lançant un mahalo iā 'oe, un merci, par dessus tout épaule. Tu te frayes tant bien que mal un passage au milieu des fêtards, avant d'enfin arriver à la hauteur de la danseuse et de lae client.e ayant fait un malaise. “Vous voulez pas leur laisser un peu d'air!?” Que tu craches, après avoir tendu le verre à ce.cette dernie.ère et tout en lançant des regards noirs à la cantonade à la foule qui s'amassait. Non mais, les gens, je vous jure: comme si les personnes victimes de malaise étaient des bêtes de foire!

Codage par Libella sur Graphiorum