Kenna - If it's a men's world, I wanna be king

TW DE LA FICHE DE PRESENTATION ★ .Doctrine sectaire, homophobie, v*ols à but de conversion, v*ols conjugaux, violence sur enfant et violences conjugales, tentative d'exorcisme...

"Je suis désolée Monsieur Penrose, nous n'avons rien pu faire..."

L'infirmière laissa le temps à mon père d'encaisser la nouvelle avant d'ajouter

"... Mais votre fille va très bien"

Ma mère venait de mourir en me mettant au monde mais moi j'étais en vie. Ce jour ne serait jamais vraiment heureux ni pour mon père ni pour ma sœur aînée. Depuis le jour de ma naissance je suis considérée comme l'enfant de Satan.

Mon père et ma mère étaient tous deux de fervents croyants. Tous deux chrétiens. Bien longtemps avant ma naissance on diagnostiqua à mon père une stérilité totale. L'église -la secte- dont il faisait partie refusait que ses adeptes ne fasse pas d'enfants. Ne pas faire d'enfant était synonyme de disgrâce auprès de ce groupe que l'on peut aujourd'hui qualifier de secte.

C'est ainsi que mon père et ma mère firent les démarches pour adopter un bébé. Il y avait cependant une condition l'enfant devait être né dans l'amour et non rejeté par sa famille -ça n'a aucun putain de sens- car si l'enfant était l'enfant d'un acte non-consenti ou si sa mère l'avait haï il serait probablement l'enfant de Satan. -Lucifer, pardonnez cette offense, ces gens sont perchés, vraiment-

Il adoptèrent Isabelle, une petite fille de deux ans, ses parents étaient tous deux décédés dans un accident, de voiture probablement.  Isabelle fut élevée dans la pureté totale. Elle n'avait guère pu parler à un garçon ou à un homme autre que son père, avant d'avoir l'âge pour se marier -et après on se demande pourquoi cette nana a des problèmes côté relationnel-

Je suis née alors que ma sœur avait 8 ans. Lorsque ma mère tomba enceinte "les enfants de la miséricorde" (rien qu'au nom mes parents auraient dû sentir que c'était une secte ) virent en moi le nouveau Messi, mon père étant stérile, j'étais forcément la création de Dieu.

Oui, personne ne s'est dit que ma mère avait pu tromper son mari ou que les médecins avaient pu se fourvoyer dans leur diagnostic. Non, j'étais forcément le nouveau Christ.

Est-ce que je suis le nouveau Christ ? Non, ça paraît logique mais quand vous vous faites endoctriner par un gourou la logique n'est plus la même. Je naquis la veille de Noël -Oui ça aide pas à les convaincre qu'ils délirent on est d'accord, au contraire ils y ont vu un signe du Père, lol-.

Il eut un premier problème, je suis une fille. Merde alors on croyait que le Christ serait un homme, zut y a une couille dans le pâté. Ils avaient toujours pas compris leur erreur soit, mes deux premières heures de vie furent assez banales, mais ma mère fit une hémorragie, malheureusement, elle en décéda.

C'est là que la magie de Noël prit fin, un certain nombre des membres de la communauté pensa alors que j'étais l'enfant du Diable. Heureusement -du moins je le crois- mon père a eu un instant de lucidité en disant que je ne pouvais guère être l'enfant du roi des ténèbres -Non juste l'enfant de son cousin hum... On en reparle plus tard-. On aurait pu croire que malgré la tragédie j'allais avoir une vie douce et sans vague.

Ce fut vrai jusqu'à... Jusqu'à ce qu'à l'âge de 11 ans je dise à mon père que c'était bizarre de pas pouvoir parler aux garçons. Comment pouvait-on  trouver un mari si on ne lui parlait pas avant ? Mon père me répondit que ce serait le grand Noé qui choisirait mon mari. -Le grand Noé étant le gourou de la secte, le mec a vraiment cru qu'il allait devoir construire une arche, genre...-

J'avais alors dit que j'en avais marre, je voulais aller à l'école, aller au cinéma, aller à la bibliothèque et tomber amoureuse de qui je veux, peut-être même d'une fille. -Tout ce qui nous était interdit en soit- c'est là que j'avais pris ma première raclée tabassée par celui que je pensais être mon père.

Ma sœur adoptive et moi n'avons jamais été très proches. Je pense sincèrement qu'elle me déteste, après tout j'étais l'enfant naturel tant attendu, elle n'était - à ses yeux, pas aux miens- qu'une pièce rapportée. C'est pourquoi elle s'est lancée à fond dans le fondamentalisme qu'était notre secte. Dieu était et resterait  son seul et unique amour, aujourd'hui encore ma sœur le fait la morale en permanence sur mes amours -sur ma vie sexuelle surtout- elle qui n'a jamais goûté aux plaisirs de la vie, quelqu'ils soient.

Lorsque j'eus 18 ans, mon père me présenta Stefen un homme de plus ou moins 25 ans. Il le présenta comme mon futur époux, l'homme qui ferait de sa fille une femme -je n'avais pas attendu Stefen pour faire l'amour mais ça il ne valait mieux pas le dire à mon père qui me frappait déjà bien trop souvent- J'avais poliment refuser cette proposition exprimant ainsi que je n'étais encore qu'une adolescente et que je n'étais pas encore prête à servir, un fils d'Adam. À servir oui, car c'est ce que l'on attendait des femmes dans cette communauté de merde, servir l'homme comme s'il était rare et important.

Stefen, répondit un peu contrarié qu'il comprenait et qu'il attendrait. Je l'en remercie, bien que dans ma tête je lui disais d'aller en enfer.

À l'âge de 19 ans je rencontrais Carla, une femme forte et sans peur, j'en tombais amoureuse. Notre relation resta secrète pendant plusieurs mois, jusqu'à ce que l'une de mes cousines nous surprenne entrain de nous embrasser et alla raconter à mon père qu'elle m'avait surprise entrain de commettre le péché mortelle avec une femme qui plus est.

Le soir même l'un des grands manitou de la communauté ordonna ma "délivrance par Dieu" vous n'avez pas besoin de détails mais si je vous dit qu'il se prenait pour Dieu et que j'étais enfermé dans sa chambre avec lui nue et contrainte... Vous comprenez ?

Le lendemain de cette nuit d'enfer je me retrouvais sur un lit mais cette fois-ci pas pour abuser de moi, non. Deux prêtres étaient là plasmodiant différents versets de la bible, hurlant au démon qu'il devait sortir de moi. Un exorcisme ? Oui, moins violent que ce que l'ont peut voir au cinéma mais oui. Ça a marché ? NON  bien évidemment.

Épuisée de me faire insulter, souiller et tout le reste, je finis pas accepter l'offre de Stefen et je l'épousais, je fus ainsi réhabilitée aux yeux des enfants de Noé. Mais à quel prix ? Celui de ma santé mentale probablement.

Les enfants de Noé partent du principe La femme a été créée à partir de la côte de l'homme et que de fait, la femme devait obéir à l'homme ou en payer le prix (on pense tendrement à Lilith qui a dit à Dieu et à Adam d'aller se faire foutre et qui de fait se retrouve à être l'un des démons originel). Je n'avais donc pas le droit de dire non. Ni au sexe ni aux ordres débiles comme "tu ne lui parles pas à lui, sinon tu auras mal". Croyez-moi j'ai eu mal souvent. Là encore je ne vous raconterai pas les détails sordides des abus sexuels, physique et psychologique que j'ai pu subir. De toutes manières ma mémoire a effacé de nombreux moments trop douloureux pour être supportable.

À l'aube de mes 26 ans, je tombais enceinte, une fille. Et ce fut ce qui me poussa à sortir de ma soumission à cette merde de secte. Il était hors de question que ma fille vivent ne serait-ce qu'un centième de ce que j'avais vécu.  Je profitais d'un moment seule pour faire appel à une association qui venait en aide aux femmes battues, rapidement les choses se mirent en place pour mon départ.

Un soir je quittais la maison disant à Stefen que je partais chez une amie pour coudre en sa compagnie. En réalité une voiture m'attendait en bas du village et je partis sans vêtements .

C'est ainsi que j'arrivais à Valley Tale, que je portais plainte et que par chance ma plainte avait été entendue. D'autre témoignage furent amené par d'autres victimes. S'en suivit un nombre incalculable de visite à la police. Ils furent tous arrêter.

Malheureusement, le stress mena ma grossesse au désastre je fis une fausse couche à trois mois et demi de grossesse. Je ne vécu pas cette fin de grossesse comme un désastre, pas non plus comme un soulagement non, j'ai simplement penser que cet enfant ne devait probablement pas venir maintenant. Je fus triste quelques temps et puis je cherchais du boulot, avec le procès je n'eus pas vraiment la possibilité de faire un temps plein.

Une fois le procès terminé, nous avons gagner et c'est là que je repris confiance en moi d'abord en devenant serveuse dans un club de striptease tout en étant en formation rapide de gestion. J'appris à danser, à me denuder sans avoir honte de ce corps trop longtemps sali. Je passais alors de serveuse à Danseuse augmentant alors mon salaire et puis le propriétaire me légua le club, rapidement son frère se proposa à m'aider à la gestion du club afin que je puisse continuer à danser, Luc est aujourd'hui comme le grand frère que je n'ai jamais eu. Il est là quand j'en ai besoin et me laisse faire mes choix.