autour d'un café ~ Araceli & Mathilda

autour d'un café

feat @araceli lane 

Sa matinée se finissait tranquillement au Starbucks. Les clients commençaient à se bousculer pour le déjeuner. C’était toujours plus speed dans ses horaires là, de plus avec le grand soleil les gens préféraient prendre à emporter pour profiter du plein air. Elle ne pouvait que comprendre, rester enfermé par ce temps n’était pas agréable. Encore une petite heure et demi et Mathilda avait terminée journée. Une fois le service terminé, la demoiselle attrape son téléphone et voit rapidement le message d’Araceli. Son amie lui demandait de la retrouver en début d’après midi dans un petit café de la rue piétonne. Un large sourire sur le visage elle lui répond positivement. Araceli était l’une de ses rares amies, en effet depuis son arrivée Mathilda ne s’était pas fait beaucoup d’amis, elle n’avait tout simplement pas le temps. Elle profitait de l’instant présent sans forcément se soucier du fait qu’elle était seule. C’était un nouveau départ après tout. Elle retire son tablier puis le glisse dans son casier avant de sortir du lieu. La demoiselle prend alors la route pour rejoindre son appartement afin de manger un morceau, il fallait avouer qu’en sortant à cette heure elle n’avait pas pu manger. En arrivant elle fouille dans son frigo, puis se fait un sandwich. De toute façon elle n’avait pas le temps de cuisiner si elle voulait arriver à l’heure au rendez-vous de son amie. Une bonne douche et la voilà repartie pour la rue piétonne de la ville. Heureusement il n’y avait que quelques minutes qui la séparait de son appartement. Mathilda n’avait pas le permis elle faisait donc tout ces trajets à pied ou en transport public, ce n’était donc pas toujours pratique surtout lorsqu’elle loupait le bus de quelques secondes. Mais bon elle n’avait pas le choix, elle ne pouvait pas faire autrement, si elle voulait une voiture il fallait passer le permis, et ce n’était clairement pas dans son budget. Quelques minutes de marche et la voilà devant, elle était là en avance, elle avait donc patientée quelques minutes devant le café avant d’apercevoir la silhouette de son amie. « Salut, comment tu vas ? » demande-t-elle poliment avant de lui faire naturellement la bise. « On se met en terrasse ? » demande-t-elle simplement à son amie. Il ne faisait pas encore trop chaud, c’était donc le moment idéal pour prendre l’air et profiter de la terrasse du café encore assez vide. Si Araceli avait donné rendez-vous à Thilda ce n’était pas pour rien, elle savait très bien que ses finances étaient contrôlées de temps en temps pour savoir si elle s’en sortait. La brune ne voulait plus d’aide, elle faisait donc de son mieux pour s’en sortir toute seule. « Ta matinée s’est bien passée ? » dit-elle alors qu’elle la regarde.

PRETTYGIRL

Ce matin était plutôt calme. J'avais eu deux ou trois rendez-vous en dehors du centre pour jeunes adultes. Une visite chez d'anciens sans domicile fixe, je devais vérifier qu'ils ne manquaient de rien et que leur petite fille était bel et bien à l'école.

J'avais été ravie de constater que les deux adultes avaient chacun de leur côté signé un contrat à durée indéterminée. Ella, leur fille de dix ans était première de classe. La seule chose qui m'avait chagriné était que vraisemblablement, la jeune fille semblait ne pas se faire d'amis. Ses parents en étaient fort inquiets et je ne pouvais que les comprendre. Je leurs avais proposé, de consulter une psychologue avec la petite. L'orphelinat faisait appel à une Pédopsychologue qui travaillait pour une association, les séances était donc gratuites pour les familles en difficulté. Ils m'avaient dit qu'ils essaieraient mais qu'avec le travail ils ne pourrait peut-être pas faire un suivi sur le long terme. Je m'étais alors proposée d'accompagner leur enfant, ils avaient accepté avec grand plaisir. Je les quittais en leur disant qu'il fallait prendre rendez-vous.

Je les avais quitté, confiante et heureuse. C'était toujours bénéfique de voir nos familles s'en sortir.

En sortant de chez eux j'avais envoyé un message à Mathilda. Une jeune femme qui avait vécu de nombreuses galères au points de flirter avec la criminalité. Son vécu était un enfer, ses parents, sa famille entière avait été massacrée et la gamine qu'elle était à l'époque s'était débrouillé comme elle le pouvait.

Elle ne le savait pas mais je l'admirais, moi qui gardait un trou béant de ne pas savoir si j'avais des frères et sœurs du même sang -Bien que je n'en étais pas vraiment malheureuse, c'était juste .. vous savez ? Une question sans réponse qui revenait régulièrement, une question qui avait besoin de réponse mais qui n'en aura certainement jamais.- Je n'ose imaginé la manière dont j'avais vécu le drame qu'elle avait subi.

J'arrive enfin au café, je n'avais strictement rien mangé et mon estomac grondait, je décidais d'en faire abstraction pour le moment. Je me dirigeais vers la terrasse quand je l'aperçus. Mince, est-ce que j'étais en retard? Elle m'accueille tout sourire.

- Hey, je suis en retard ?... Désolée je devais faire un contrôle ... Les services sociaux fin tu sais ...

Je me tus un instant, pas la peine de lui expliquer, elle connaissait les ficelles maintenant.

- Ça va et toi?

Mon estomac se mit à grogner à nouveau, aucune retenue cet organe. Je hoche la tête quand elle me demande si on s'installe en terrasse. Il ne faisait pas encore trop chaud, c'était le moment d'en profiter. Si le rendez-vous avait été posé pour son contrôle mensuel, je ne m'inquiétais pas trop, de manière générale je pensais qu'elle me faisait assez confiance pour me téléphoner si elle se retrouvait face à un pépin.

- Oui, je suis un peu inquiète pour une petite demoiselle mais je sais que ça ira au final. Donc ça va et toi comment va ta vie ?

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« Non ne t’inquiète pas, c’est moi qui suis arrivée un peu plus tôt. » affirme-t-elle simplement. Les deux jeunes femmes s’installent alors en terrasse après l’approbation d’Araceli. C’était le temps idéal, il ne faisait ni trop chaud ni trop froid, et l’ombre des parasols permettaient d’avoir une certaine fraicheur. « Ca va bien. » dit-elle un sourire sur les lèvres. C’était un temps agréable qui donnait le sourire et la joie de vivre. C’est naturellement que Thilda demande le déroulement de la matinée de son amie. Après tout pour l’instant elle ne voulait pas directement aller droit au but, elle préférait parler d’autres chose bien qu’elle savait que la jeune femme lui demanderait assez rapidement des nouvelles de sa vie. Et elle eu raison puisqu’Araceli lui pose la question. « Tant mieux pour elle. » dit-elle dans un premier temps. « Pour ma vie ça va, ce n’est pas facile tout les jours mais je m’en sors. Je mange correctement sans pour autant devoir dormir dans la rue. Mon appartement ne consomme pas énormément c’est donc raisonnable. » dit-elle simplement. Mathilda faisait attention à beaucoup de choses, parfois s’en était même usant, mais c’était un mal pour un bien. Sans ça elle ne pourrait pas faire grand-chose, elle aurait peut-être même besoin d’avoir de l’aide du centre pour jeune. Mais ça hors de question elle voulait être indépendante. La demoiselle tenait vraiment à mettre un peu d’argent de coté afin de pouvoir reprendre des études ou changer de métier sans se retrouver à la rue. Ce ne serait pas un choix facile, mais elle savait que le faite d’être serveuse au Starbuck ne durerait pas. Son travail ne la dérangeait pas, mais il n’était pas non plus sa passion. Elle le faisait car elle n’avait pas le choix, c’était son seul moyen de rémunération pour le moment. « De toute manière tu sais bien que si j’ai une grosse galère je n’aurais pas le choix de venir vous voir. » En tout cas c’était certain qu’elle ne retournerait pas dans la drogue ou autre truc dans se style hors de question. Elle avait trop souffert durant cette période, et s’en sortir avait été un vrai combat. Un combat qu’elle ne veut pas rejouer. Elle préférait de loin demander de l’aide plutôt de refaire la boniche de service. Elle valait mieux que ça. Bon il était vrai qu’elle n’appellerait qu’en cas d’extrême urgence et tenterai de se dépatouiller du mieux qu’elle le pouvait s’il se passait quelque chose. Son indépendance était importante pour elle, mais ce n’était pas toujours possible ou simple.

PRETTYGIRL

Lorsqu'elle me dit que c'était elle qui était en avance, je fus soulagée. J'étais légèrement controlfreak. Je ne supportais pas, perdre le contrôle de ma journée, arriver en retard me mettait donc très mal à l'aise. Tout en nous dirigeant vers une table nous nous racontons les dernières nouvelles de notre vie.

Elle me disait faire attention à beaucoup de choses surtout au niveau financier, enfin elle ne le disais pas vraiment mais à force je commençais à la connaître. Je ne savais que trop bien ce que c'était que d'avoir peur de se retrouver sans le sou. J'avais vu mes parents galérer à plusieurs reprises, bien que ceux-ci avaient tout fait pour nous protéger et que nous n'avions jamais manqué de rien. Mes parents eux s'étaient sacrifiés pour nous et je leur en étais des plus reconnaissantes, je savais également que se priver de tout par peur pouvait créer une certaine frustration.

- Est-ce que tu sors de temps à autre? Un cinéma ? Ou même le parc d'attraction ? Il paraît que les nouvelles attractions sont plutôt cools.

J'espérais que cette dernière phrase était réelle car j'allais quelques jours plus tard passer la journée dans ce fameux parc d'attraction. Si les attractions n'étaient pas à la hauteur de leur réputation, j'allais avoir douze adolescents débordant d'énergie un peu comme Pikachu quand ils s'apprête à griller la team rocket, qui allaient se faire entendre. Au pire Atlas trouverait certainement de quoi les occuper. Ce jeune homme était un véritable rayon de soleil sur patte.

Nous nous asseyons, le soleil commençait à taper, j'ouvris donc le parasol disposé dans un trou au milieu de notre table en plastique.

- Et le boulot ? D'après ton patron tu bosses plutôt bien. Non je ne t'espionne pas iel fait tes louanges à tous ceux qui veulent bien l'entendre.

Je ris un peu, mais c'était vrai Thilda était appréciée de tout le monde dans ce café si bien connu du monde entier. J'espérais simplement que le patron n'abusait pas de sa gentillesse en la faisant travailler plus que de raison.

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Tout naturellement la demoiselle question Mathilda, pas comme un interrogatoire loin de là. Une amitié s’était créée depuis qu’elles se connaissaient. Et bien que ces questions était en rapport avec son travail Araceli trouvait les mots juste. « Eh bien, je suis allée récemment à l’ouverture de la plage sur la place du legendary boulevard, et je compte bien y retourner. En dehors de ça je ne sors pas énormément. Je n’en éprouve pas le besoin. » dit-elle simplement. C’était légèrement faux, elle en avait envie. Pourtant n’ayant que peu d’ami ici la demoiselle ne voulait pas s’y rendre seule. En plus de ça cela revenait cher au bout du compte, chose que Mathilda ne pouvait se permettre voulant économiser un maximum. Ce n’était pas toujours facile de clôturer le mois selon ce qui arrivait, alors Mathilda veillait à ne pas beaucoup dépenser. Les sorties elle en ferait lorsque qu’elle aura assez d’argent de côté. La brune prend place et regarde alors son amie ouvrir le parasol. « C’est vrai ? » demande-t-elle alors qu’elle semble étonnée. Pour tout dire iel ne lui a jamais vraiment dit les compliments en face, sauf peut-être une fois où elle avait fait bien gérer une situation. Mathilda ne faisait pas d’excès, très peu d’heures supplémentaires, sauf lorsque c’était nécessaire. « Je fais simplement mon travail, rien d’exceptionnel. Ce boulot est important pour moi, alors bien sur que je fais de mon mieux. En tout cas c’est plaisant de savoir qu’iel fait mes louanges. » dit-elle le sourire sur les lèvres. Elle avait tellement l’habitude des patrons pourri lors de ses derniers emplois, c’était le premier où son patron était une bonne personne. Au fond c’était bien mieux comme ça, pour l’instant elle ne pouvait pas se permettre de changer d’emploi surtout que ce n’était pas toujours simple à trouver. Bien sur elle savait qu’Araceli l’aiderai si elle venait à être virée ou démissionnée. Retomber dans un travail où elle avait pu travailler dans le passée n’était tout simplement pas vivable, elle n’accepterait pas. Avec le recul Mathilda ne comprend même pas comment elle avait pu à l’époque accepter qu’on la traite de la sorte. « Il faut dire aussi que sans toi je n’aurais pas eu ce boulot, je t’en suis très reconnaissante. Je sais c’est ton taff, c’est normal. Mais pour moi ça compte énormément. » dit-elle un large sourire sur le visage. L’aide d’Araceli avait été une bonne chose bien que la demoiselle n’aimait pas qu’on l’aide. Elle aimait se dépatouiller seul, mais reprendre tout depuis le début n’était pas aussi simple. Au moins aujourd’hui elle n’était plus dépendante du centre. Le serveur s’approche demandant alors aux filles leur commande. « Pour moi ça sera un thé glacé. Et toi Araceli qu’est-ce que tu veux ? » demande-t-elle. Certainement qu’elle prendrait quelque chose à manger étant donné que son ventre a hurlé plusieurs fois depuis leur arrivée.

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Lorsqu'elle me dit qu'elle avait été à la plage, je hochais la tête. Il m'avait effectivement sembler l'avoir vue. Je n'avais pas pris le temps d'aller la voir, je m'occupais d'Ellie et cette enfant de quatre ans est une vraie boule d'énergie qu'il fallait surveiller à chaque seconde de chaque minute.

Ce jour-là je ne pensais qu'à ce petit bout sans famille et à imaginer que je pourrais être la Maman qu'elle n'avait jamais eu. Cette idée me traversais l'esprit depuis presque deux ans maintenant ma mère m'avait demandé de réfléchir. Adopter un enfant était éprouvant, ça pouvait être long et les conditions de vie devaient être parfaites.

Je ne savais pas trop si c'était parce que j'avais mûri ou si c'était parce qu'il s'agissait d'Ellie. Cette enfant avec qui j'avais vite construit un lien que je ne pouvais pas vraiment expliquer, je ne me voyais pas dans dix ans sans elle, alors la décision était prise. J'allais attendre fin septembre et je ferai les démarches pour l'adoption. Il faudra sûrement que je déménage pour une petite maison, mais avec l'augmentation de mon salaire plus mes primes, ça ne sera guère un problème. Elle me dit qu'elle retournerait à la plage et je ne pus m'empêcher de sourire.

- C'est bien que tu ais profité de la plage. J'y étais aussi, avec une petite princesse de quatre ans en permanence collée à mes jambes.

Je ris un peu tout en repensant à la douceur de la petite avec la.e jeune Liv. Ellie avait senti qu'iel n'était pas bien et avait cherché par tous les moyens que son langage d'enfant lui permettait de lui rendre le sourire. Le comportement de l'enfant était tellement adorable. Vouloir aider les autres semblait être dans ses veines comme cela l'était pour moi.

Quand Mathilda dit que c'est grâce à moi qu'elle a eu ce boulot, je secoue la tête négativement.

- C'est faux tu as eu ce poste tu es une battante. J'étais là pour t'aider dans tes démarches c'est vrai mais ce n'est pas qui ai passé l'entretien, c'est toi.

J'avais moi aussi eu des moments de doute et si je m'en étais toujours sortie plus forte je savais le courage qu'il fallait pour continuer. Elle était une guerrière et je savais que même si elle n'avait pas croisé mon chemin, elle s'en serait sortie quoi qu'il arrive.

Le serveur arriva pour nous demander ce que nous voulions. Je demandais

- Vous faites encore le thé glacé à la violette ?

Le jeune homme le confirma. Il partit ensuite nous chercher nos commandes

- et niveau amours, tu en es où ?

Là ce n'était plus vraiment l'assistante sociale qui parlait mais l'amie curieuse.

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« Oh je n’y t’ai pas vu, il fallait aussi avouer que l’endroit était assez grand et vu le monde présent. » dit-elle doucement. Il fallait aussi avouer que Mathilda n’avait pas fait bien attention, elle avait juste été curieuse de voir cette plage dont tous le monde parlait temps ces derniers jours. C’était un endroit qui était agréable, bien qu’il y avait énormément de monde. Certainement qu’elle y retournerait au cours de l’été pour se détendre lors d’une journée de repos. Le fait qu’Araceli l’avait aidée dans la démarche administrative était vraiment quelque chose qui comptait pour elle. Durant son enfance on n’avait pas vraiment pris soin d’elle, jamais on ne l’avait aidée pour de bonne chose, simplement pour l’envie d’aider les gens. C’était aussi peut-être pour ça que Thilda avait développée l’envie de se débrouiller seule. Elle ne voulait rien devoir à qui que ce soit. Avec la demoiselle c’était différent elle n’avait pas eu d’autre choix que de la laisser l’aider, puis il fallait aussi avouer que ça lui avait fait du bien de pouvoir compter sur quelqu’un. « Oui mais sans toi je n’aurais peut-être pas trouvé ce boulot. J’ai tellement eu peu de chance avec le travail jusqu’ici que je n’arrive toujours pas à croire que je puisse être si bien. » dit-elle doucement tout en regardant la demoiselle. Araceli était une bonne amie, elles se connaissaient depuis quelque temps maintenant et partageaient quelques moments ensemble. Bien sûr il y avait certain moment comme aujourd’hui pour connaitre l’évolution de Mathilda, mais il n’y avait pas que ça. Une vraie amitié s’était installée. Tout du moins du coté de Mathilda, après peut-être que la demoiselle voyait Thilda comme une simple cliente une personne à qui elle devait faire attention. Le serveur arrive assez rapidement puis prend la commande des deux demoiselles avant qu’elles ne poursuivent leur conversation. « Ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse, je préfère me concentrer sur moi-même. Et toit de ce coté là ? Tu as de l’évolution ? » questionne-telle en retour. L’amour ne prenait pas une place importante dans sa vie, elle n’avait pas besoin de ça. Pour dire vrai, elle était très bien toute seule bien qu’elle savait que tout le monde ne pensait pas comme elle. Certaine personne ne supportaient pas la solitude, alors que pour Mathilda c’était quelque chose qui l’avait accompagnée tout au long de sa vie.

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Et voilà qu'elle insistait sur le fait que sans moi, elle n'y serait pas arrivé. J'aurais pu trouver cela flatteur, j'aurais pu prendre la grosse tête. J'aurais pu oui mais c'était en fait tout le contraire. Cette manière de me mettre en avant me mettait plus que mal à l'aise. Je souris doucement tout en levant doucement les yeux au ciel.

- Tu sais si je m'investis autant que ce soit avec toi ou avec les autres c'est parce que mes parents se sont battu pour que mes frères et sœurs et moi allions au mieux. J'essaie simplement de rendre ce que l'ont m'a donné... Même si ...

Je laissais ma phrase en suspends, je ne savais pas si le reste de mes pensées pouvait être exprimé à haute voix. Je ne savais pas réellement d'où je venais. Je savais que ma mère biologique m'avait abandonné mais c'est tout. C'était vraiment égoïste de ma part mais mon cerveau faisait débat depuis plusieurs semaines. Devais-je chercher ma famille biologique ? Je risquais de blesser ceux qui étaient à mes yeux ma véritable famille. Devais-je faire avec la méconnaissance de mes origines ? Il était mieux de faire ainsi, mais une part de moi voulait savoir, j'avais besoin de savoir d'où je venais et pourquoi cette femme qui aurait dû être ma mère m'avait jeter comme une vieille chaussette.

C'est avec ces pensées parasites que je repris mon sourire factice. Il n'y avait rien de plus facile pour moi que de cacher que je n'allais peut-être pas si bien qu'il n'y paraissait.

Quand mon amie me répondit qu'elle n'avait point le temps pour les amours je hochais la tête. En réalité il en était de même pour moi. Je n'avais guère le temps de m'amourracher.

- Je n'ai pas vraiment le temps pour ça non plus. Quand tu passes ta vie à aider les autres tu n'as pas vraiment le temps de chercher le grand amour. Même si j'avoue que ce serait dix fois plus facile d'adopter Ellie, si j'étais mariée ou ne serait-ce qu'en couple.

Lui avais-je déjà parlé de cette petite fille dont je rêvais d'être la maman? Je ne savais plus si je lui en avait parlé ou non. Mais en prononçant le nom de l'enfant mon visage s'était éclairé d'un véritable sourire.

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« C’est beau. » dit-elle simplement. Elle aussi elle aurait aimée avoir sa famille à ses côtés. Mais ce n’était plus le cas, elle était seule. Il ne restait qu’elle. Bien sur il y avait son oncle qu’elle cherchait sans vraiment savoir si elle allait pouvoir le retrouver. En attendant il n’y avait qu’elle. Au fond peut-être que se dire qu’elle était seule était une manière de ne pas souffrir plus qu’elle ne souffrait à cause de la perte de sa famille. Elle était jeune à l’époque, mais c’est ancré en elle. Elle imaginait tous les enfants qui passait par là, elle voudrait pouvoir les aider elle aussi et pourtant elle ne pouvait rien faire. Mathilda ne souhaitait à personne de vivre ce qu’elle avait vécu bien qu’elle savait qu’elle n’était pas seule. Il y avait même certain cas pire que le siens. C’était tellement triste. « Je comprends totalement. Je pense simplement que cela viendra au bon moment. Et pour Ellie même si les choses sont plus compliquées je suis certaine que tu pourras l’adopter. » dit-elle un sourire sur les lèvres. Elle avait rapidement parlé de cette petite fille qu’elle adorait. Celle qu’elle voyait presque comme sa fille. C’était adorable et lorsqu’elle en parlait on pouvait voir qu’elle l’aimait vraiment. Il fallait absolument qu’elle obtienne sa garde. C’était une chance pour cette petite. Araceli était une bonne personne, elle méritait d’avoir la petite fille. « Cette petite fille mérite d’être heureuse et de trouver une famille qui l’aime. Et je sais que tu l’aimes déjà de tout ton cœur. » constate-t-elle. Peut-être qu’elle aurait la chance contrairement à Thilda. Lorsqu’elle est arrivée orphelinat la demoiselle n’était pas très grande, elle avait de nombreuses chances de trouver une famille. Et pourtant elle ne l’avait pas trouvée. Elle avait passée son enfance dans quelques familles avant d’être renvoyée à l’orphelinat. Chose qui n’avait pas été forcément facile, mais au fond elle y avait trouvé une certaine famille avec celui qu’elle considérait comme son frère. « Je ne pense pas pouvoir faire grand-chose pour t’aider, mais si tu as besoin d’aide n’hésites pas je suis là. » dit-elle avec un sourire sur les lèvres.

PRETTYGIRL

C'était beau oui, cette famille atypique était tout mon monde. S'ils n'avaient pas été là, je ne serai probablement plus de ce monde. En m'adoptant ils m'avaient permis de vivre une vie heureuse. C'était pour ça que je travaillais autant pour l'orphelinat. Ces enfants méritaient tous la même chose que moi, une famille de l'amour et la paix.

Adopter Ellie était ma manière de construire ma propre famille. J'aurais pu faire un enfant naturellement, mais l'idée d'être enceinte me terrifiant. Les nausées, les chevilles gonflées les douleurs dorsales, le ventre énorme. Rien que cette idée me donnait le tournis. Puis l'accompagnement ? C'était inimaginable ! Comment une personne pouvait-elle accepter qu'un être allant de trois à cinq kilos lui sorte des entrailles en déchirant tout sur son passage ? J'eus un frisson d'angoisse à l'idée de la douleur que cela pouvait provoquer.

Elle me dit que l'amour viendrait quand il sera temps qu'il vienne. Je n'y croyais pas vraiment, de fait je ne faisais rien pour le trouver non plus. J'étais bien seule au milieu de mes livres. Il n'y avait pas de problème avec les histoires écrites par d'autres humains. Les histoires d'amour, elles, par contre étaient instable sans cesse en mouvement, absolument pas sécuritaires. Non je n'en voulais pas tout de suite.

Mathilda me dit que pour elle ça ne faisait aucun doute je pourrais adopter la petite fille âgée d'à peine cinq ans. Je ne pouvais pas cacher que je l'espèrai mais je savais que ce ne serait pas si facile, entre les visites pour l'agrément et les papiers pour pouvoir adopter l'enfant ça n'allait pas être chose facile.

- Nous verrons bien, je sais juste que ce ne sera pas des plus facile. Je travaille dans le milieu depuis assez longtemps pour le savoir.

Lui répondis-je en haussant les épaules afin de casser un peu le côté dramatique de cette situation.

- Si on y arrive je l'emmènerais ici lui faire goûter leur chocolat chaud et leurs pâtisseries.

J'avais prononcé ces mots avec un sourire songeur.

- Les assistantes sociales voudront sûrement avoir l'avis de mon entourage sur le fait que je sois une bonne mère ou non. Je leurs passerai ton numéro de téléphone si ça ne te dérange pas ? Et puis la petite ne sera sûrement pas contre une tata de plus.

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